Des députés ? Pour quoi faire ?

Le mouvement des Gilets-jaunes traduit une exaspération absolue devant le déséquilibre provoqué par les mesures politiques, économiques et fiscales que le gouvernement a engagées. Un président peu légitime, car mal élu, aidé de son parti, majoritaire au Parlement, impose au pays des mesures qui ne profitent qu'à la fraction marginale la plus riche de notre société. Ainsi accumulées sans mesure ni retenue, ces décisions arbitraires ont produit un rejet massif de tout l'appareil politique.
Une société idéale serait celle dont le modèle est accepté par tous. Ce principe n'est pas nouveau puisque les Romains, et après eux toutes les régions de droit écrit, disaient : Quod omnes tangit ab omnibus tractari debet. Littéralement : "ce qui nous concerne tous, doit être discuté par tous".
Le référendum d'initiative populaire est le seul moyen qui permette aux citoyens de reprendre l'initiative pour définir les contours d'une société acceptée et d'une république moderne. A cet égard, il est remarquable que la France, un des premiers pays où se sont exprimées, après l'antiquité, les idées républicaines, puisse de nouveau devenir le creuset d'une nouvelle forme de démocratie.

* * *

Les députés sont en principe les représentants du Peuple. En principe. En principe seulement, car les parlementaires d'aujourd'hui n'ont plus grand-chose à voir avec ceux du tiers-état. Il est vrai que, de nos jours, la soupe est bonne : aucun diplôme requis, aucune présence exigée, possibilité de jouer à Candy Crush pendant les sessions, rémunération et diverses indemnités totalisant dix fois le SMIC (environ 11 000 euros nets mensuels), transport gratuit, aide au logement, rémunération d'assistants (pour dix fois le SMIC), 600 euros d'argent de poche, soit un demi-SMIC mensuel, trois mille euros par an de dépenses informatiques, quasi-impunité judiciaire, faculté de se voter encore et toujours des avantages plus importants (gratuité des frais d'obsèques, allocation de retour à l'emploi pendant trois ans, retraite de 1500 euros après 5 ans de mandat)...
Ces avantages, plus indécents les uns que les autres, illustrent parfaitement la nécessité d'imposer des limites au manque d'éthique des parlementaires. Un seul petit exemple de ce parfait manque de discernement : Il en a "ras la casquette". Le député Les Républicains Jean-Luc Reitzer ne supporte plus de collecter ses factures et notes de frais et d'être surveillé comme un "truand", rapporte La Chaîne Parlementaire, mercredi 23 mai. "Plutôt que de contrôler les députés, l'État ferait mieux d'augmenter leur rémunération, a-t-il encore estimé"
Des millions de français sont sans doute en mesure de lui dire : si tu n'es pas content, barre-toi ! ...Ou carrément "Casse-toi pov'con !"

Oui, nous l'avons compris : depuis longtemps, les députés ne représentent plus les Français. Ils sont devenus une sorte de garde rapprochée du président de la République. D'ailleurs, ils sont élus en même temps et pour la même durée et, au contraire des quelques courageux députés de la noblesse et du clergé qui, en 1789, ont rejoint le tiers état, plus aucun d'entre eux, de nos jours, ne souhaite quitter le nid douillet d'un groupe parlementaire pour faire entendre une voix dissidente. Dès lors, nous l'avons compris, un député ne sert à rien et 577 encore moins.

Nous n'avons plus de délégués à l'Assemblée nationale, mais des groupes et des partis, dont les membres votent à l'unisson. Dans ces conditions, comment représenter une région, un terroir, une cause locale ? Il semble clair que chaque représentant du peuple devrait avoir une totale liberté de vote et de parole. Donc, exit les groupes parlementaires ! Mais, pour en arriver là, il faut réformer la représentation législative. Nous avons trop de députés, ils sont inutiles et nous coûtent trop cher !

Il est surprenant de voir les médias (et eux seulement) utiliser le mot "élite" pour qualifier des ministres ou des parlementaires. En effet, si étymologiquement, élite signifie élu (ce qui ne caractérise d’ailleurs pas les ministres), le mot a pris son sens actuel au cours des siècles pour désigner ce qui est le meilleur. Or, force est de constater qu’il est difficile de parle d’élite pour nommer un grand nombre de parlementaires intéressés, incompétents (ne pas connaître le montant du SMIC par exemple), condamnés par la justice de notre pays ou corrompus par des lobbys. Un ministre qui nous regarde «les yeux dans les yeux» fait-il partie de l’élite de notre pays ? Un condamné de droit commun comme Balkany ? Un fétichiste "hypersexualisé" comme Tron ? La liste est si longue qu'il vaut mieux s'en remettre à des sites spécialisés comme politics-watch.org.

Il me semble que l’élite est à chercher ailleurs : dans la société civile, au sein d’organisations caritatives, humanitaires, d’associations à but non lucratif qui viennent animer la vie de la cité. Parmi les anonymes, les discrets, ceux qui oeuvrent sans rechercher ni la gloire, ni la fortune. Ces citoyens ordinaires, doués d'empathie, de générosité, de tolérance qui glissent dans les rouages d'une société rouillée l'onction de leur humanité.

Là, se trouve l’élite, la fleur, la crème de notre société, sûrement pas chez des politiciens dévoyés, chez ces mêmes députés qui autorisent le glyphosate et se plient, mutiques, aux ordres d'un chef de l'état élu par moins de 20% des Français. Comment accepter l'idée que des lobbies aient plus de poids que les citoyens de ce pays ? Pourquoi les manquements de nos ministres et parlementaires, à la morale, à l'éthique ou à la loi, ne sont-ils pas plus lourdement sanctionnés ? Jérôme Cahuzac ? Quatre ans avec sursis. Un Gilet-jaune jamais condamné, présent à Paris un samedi, six mois ferme. Et pourtant, qui des deux a exercé la plus forte violence contre la société ?

Comment obliger les parlementaires, députés ou sénateurs, à renoncer aux avantages qu'ils se sont votés sinon en passant par un référendum ? Cette voie est la seule qui permette d'outrepasser non seulement les décisions des parlementaires, mais également les limites de la Constitution.

Il faut soumettre au peuple par voie référendaire : la dissolution de l'Assemblée nationale (ce qui est un moindre mal pour un président aussi mal élu), la limitation du nombre de députés, par exemple à un pour 300 000 habitants (ce qui ferait 220) et encore moins de sénateurs, l'exigence d'un casier judiciaire vierge, une nationalité française exclusive (pour ne pas voir de députés le cul entre deux chaises) et la réduction des avantages et rémunérations en sorte que nos représentants supportent, comme tous les Français, le poids des taxes dont ils votent le principe au lieu de compter parmi les Français les plus riches de notre pays.

Le parlementaire n'ayant d'autre fonction que de traduire en loi la volonté populaire, celle-ci peut s'exprimer efficacement par les moyens modernes de communication et de gestion de l'information. Je pense à des plates-formes de discussion, des forums, des enquêtes d'opinions ajoutés à des réunions publiques et des cahiers de doléances. Il n'est donc pas nécessaire d'entretenir 577 députés qui semblent n'avoir pour seul intérêt que de profiter des ors de la République.

Pourquoi de nouveaux députés ? Pour mettre en oeuvre les référendums demandés par le peuple français, pour écrire les lois voulues par le Peuple et pour limiter les éventuelles actions néfastes de présidents ou de gouvernements.

Xc3j - 2018

Des députés ? Pourquoi faire ?
Étiqueté avec :